Je suis Palestinienne, j’ai le droit de broder comme les Palestiniennes

Nur Dasoki est une artiste multimédia, qui a obtenu un master en « Pratiques artistiques socialement engagées » à la HEAD Genève en juin dernier. D’origine libano-palestinienne, elle est née à Locarno en 2000. Son père, palestinien, est né à Ramleh en 1948, a survécu à la Nakba mais a grandi dans un camp de réfugiés à Gaza puis à Zarka (Jordanie).
En écoutant les récits de son père accompagnés des rares photos de son exil, les chansons qu’il lui a apprises, en goûtant à la cuisine de sa maman libanaise qui lui a toujours parlé arabe, Nur a posé ses premières questions sur son identité culturelle. Puis dans le cadre de ses études artistiques, Nur Dasoki a exploré l’art de la broderie traditionnelle palestinienne. Mais c’est après un séjour dans plusieurs camps de réfugiés palestiniens au Liban, qu’elle a vécu une seconde naissance : « Je suis palestienne, j’ai le droit de broder comme les Palestiniennes ». Elle a alors appris à broder en autodidacte et choisi de créer des nouveaux motifs en lien avec sa vie actuelle. Relier mémoire et présent, c’est sa participation à la résistance culturelle et identitaire si vivante dans la diaspora palestinienne.
Nur Dasoki continue de créer, en dialogue avec les histoires d’exil de son père et son propre sentiment d’appartenir à plusieurs lieux, le Tessin, le Liban, Genève, la Palestine du camp de Zarka.