Richard Dindo

Quel point commun entre entre Richard Dindo, cinéaste suisse et le cinéma palestinien ?
Dans les années 70, Jean Genet a séjourné dans les camps de feddayin en Jordanie. En restituant cette période, le cinéaste livre un témoignage de ces années si particulières dans l’histoire de la Palestine.
Petit-fils d’immigrés italiens venus s’installer en Suisse, né à Zurich en 1944, Richard Dindo quitte l’école à 15 ans et se met à voyager, exerçant divers métiers alimentaires. Il s’installe à Paris en 1966.
Autodidacte, il devient réalisateur en visionnant plusieurs films par jour à la Cinémathèque française et en lisant des centaines d’œuvres littéraires.
En 1970, il retourne en Suisse, pour réaliser son premier documentaire, La répétition. Depuis, vivant entre Paris et Zürich, il a réalisé plus de vingt documentaires et un film de fiction, El Suizo.
La plupart de ces documentaires retracent la vie d’artistes – Gaugin, Matisse, Rimbaud – mais aussi de révolutionnaires dont les écrits l’ont captivé : Ernesto Che Guevara, le journal de Bolivie (1994), Genet à Chatila (1999).
Richard Dindo s’est également intéressé à des personnages suisses, moins connus mais tout aussi fascinants de par leur insoumission, par exemple L’affaire Grüninger (1997), ou qui furent victimes d’une injustice, par exemple Enquête et mort à Winterthour (2002).
Le désir de Dindo de faire la lumière sur des épisodes controversés, l’histoire des rebelles, des victimes et des visionnaires, a fait de lui la bête noire de la bonne société suisse. Mais lui-même ne formulait qu’une seule exigence, « raconter les évènements historiques afin qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli ».