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du 26 au 30 novembre 2025
Genève

Gaza, l’art comme poumon

dans le cadre de l’exposition « Patrimoine en péril »

30.01-09.02.2025

Comme un signe de vie sous les décombres, un poumon qui se gonfle malgré le poids des gravats, les dessins des artistes du collectif ElTiqa sont des témoignages vibrants élaborés à Gaza depuis octobre 2023. Une exposition et des événements en écho à l’exposition « Patrimoine en péril », entre passé et présent, pour approfondir la réflexion sur la vocation de l’Art et de l’Archéologie dans nos sociétés.

Musée d’Art et d’Histoire
salle GamMAH
prom. du Pin 5, 1204 Genève (3e étage)

Horaires: lu-ve 10h-17h
sam-dim selon événements.

Entrée libre.

Programme

30 janvier – 9 février Exposition dessins d’artistes à Gaza

La plupart des artistes de la galerie ElTiqa sont restés à Gaza, malgré les multiples exodes forcés, et n’ont cessé de créer depuis octobre 2023. Leurs dessins réalisés sur des supports de fortune, bouts de papier, cartons, cahiers d’écolier, emballages médicaux, sont des témoignages puissants qu’ils partagent via les réseaux sociaux. Loin des images traumatisantes déversées par les médias, leurs œuvres brossent un portrait tendre de leur quotidien, donnant ainsi la preuve de l’extraordinaire détermination à vivre et de la vitalité du peuple palestinien.
En complément: œuvres de l’artiste gazaouie May Murad (voir conférence du 2 février)

jeudi 30 janvier dès 18h Vernissage en présence de Mohammed Al Hawajri et Mohamed Abusal

2 artistes du collectif ElTiqa qui ont pu quitter Gaza au printemps 2024. Ils parleront de leurs œuvres exposées, des conditions et moyens de création, de leurs collègues et ami·es resté·es à Gaza. [trad. consécutive]
Présence de May Murad (voir conférence du 2 février).

dimanche 2 février

dès 11h Brunch palestinien

13h-15h Conférence « Gaza l’art comme poumon » avec May Murad

En présence des artistes Mohammed Al Hawajri et Mohamed Abusal du collectif ElTiqa. [trad. simultanée]
Quels rôles jouent les artistes dans des situations apocalyptiques telles celle de Gaza? Les œuvres produites sous les bombes affirment-elles que l’art et la volonté de vivre sont plus puissants que les tentatives d’anéantissement d’un peuple et de sa culture?
Artiste plasticienne, May Murad est née en 1984 à Gaza. Elle vit et travaille actuellement à Paris. Membre de l’association «Artistes en Exil», elle prépare un doctorat à la Sorbonne en géopolitique de l’art et de la culture, où elle traite de l’art palestinien contemporain en temps de crise.

samedi 8 février 16h Film Sebastia et discussion avec Marc-André Haldimann

2 courts métrages de la série « From Ground Zero »: Out Of Frame de Nidaa Abu Hasna et Awakening de Mahdi Karirah; suivis de Sebastia – doc de Dima Sroujii (2020, 25′) et discussion avec l’archéologue Marc-André Haldimann.
Entre pillages et interprétations fallacieuses des fouilles, comment l’archéologie est instrumentalisée par Israël pour déformer l’Histoire et effacer la culture et la mémoire du peuple palestinien.

dimanche 9 février dès 13h Décrochage en musique avec buffet solidaire

Un moment convivial pour poursuivre les échanges parmi ces œuvres émouvantes, témoins de la richesse artistique de Gaza au fil des siècles et des guerres.

Autres événements en partenariat avec le festival Black Movie

> 16 janvier – 9 février Exposition Photo Kegham of Gaza: Unboxing – Fonderie Kugler, ma-di 14:00-20:00
> mercredi 15 janvier 18h Vernissage en présence de Kegham Djeghalian Junior.

> lundi 20 janvier 18h30 Table-ronde « Montrer Gaza, contrer l’effacement » – Fonction:Cinéma.
Avec Kegham Djeghalian, Rashid Masharawi, Laura Nikolov et un·e membre du PFC’E. Modération : Louis Viladent.

> projections « From Ground Zero – Fragments d’Histoire gazaouie » – courts métrages réalisés à Gaza en 2024 – Prod. Rashid Masharawi – 2×56′ – vo st fr – PARTIE 1: dimanche 19 janvier 19h Spoutnik + samedi 25 janvier 17h Les Salons // PARTIE 2: lundi 20 janvier 21h Cinelux + mardi 21 janvier 19h Spoutnik

> samedi 25 janvier 19h30 Conversation avec Rima Hassan – FAuditorium du MEG.

Gaza, l’art comme poumon

Depuis octobre 2023 la population de Gaza subit des bombardements incessants et des déplacements forcés continus imposés par l’armée israélienne.

Parmi la population, des artistes, dont certains ont été invités il y a 17 ans en résidence artistique à Genève. Ils ont exposé à plusieurs reprises, alimentant ainsi un dialogue artistique avec notre ville. Ils ont accueilli nos œuvres comme nous avons accueilli les leurs. Depuis plusieurs mois, ils nous transmettent au compte-gouttes les nouvelles de l’intérieur via les réseaux sociaux.

Le Centre d’Art Contemporain ElTiqa, galerie et ateliers, qu’ils ont fondé (www.eltiqa.com), a été complètement détruit dès les premières semaines par les bombardements israéliens. Leurs maisons, leurs ateliers, situés dans différentes localités et camps de Gaza, tout comme leurs œuvres ont été anéantis. Depuis, ils se déplacent d’un camp de fortune à l’autre, au gré des ordres d’évacuation de l’armée israélienne.

Avec courage et une résilience hors du commun, ils dessinent presque chaque jour. Leurs images réalisées sur des supports improvisés, bouts de papiers, cartons, cahiers d’écolier, emballages médicaux, sont des témoignages uniques du quotidien de Gaza, et l’interprétation que les artistes en donnent.

Leurs récentes productions, forment une caisse de résonance, redonnant à l’Art sa juste place, celui de transmetteur, de messager, de visionnaire: une respiration.

Le Collectif d’artistes ElTiqa

Les artistes exposé·es sont gazaoui·es, né·es et habitant Gaza. Iels se sont formé·es régulièrement avec l’artiste syrien Marwan Kassab Bashi qui organisait à Amman (Jordanie) des résidences de jeunes artistes de pays arabes. Ils ont continué de travailler ensemble à Gaza, participant aussi à des workshops ponctuels avec des artistes étranger·ères, collaborant régulièrement avec le centre culturel français de Gaza (expositions) et maintenant un contact avec Al Qattan Fondation.

Sohail Salem
Raed Issa - atelier sous tente
Raed Issa – atelier sous la tente.

En 2000, ils ont fondé le collectif ElTiqa. Quelques années plus tard le collectif a ouvert une galerie d’art contemporain et des ateliers. Cet endroit n’est pas seulement un lieu de travail et d’exposition, il est rapidement devenu un lieu de formation, d’échanges, de débats et d’ouverture. Cet espace vivant a apporté une bouffée d’oxygène dans la bande de Gaza sous blocus et bombardements fréquents. Il a beaucoup contribué à l’émulation d’une relève artistique à Gaza. Le collectif a œuvré avec talent et ingéniosité depuis plus de 20 ans et représente pour les habitant·es de la Bande de Gaza un apport considérable par la volonté de maintenir coûte que coûte une veine artistique et une historique concrète.

Malgré toutes les difficultés affrontées durant deux décennies, ce groupe est demeuré soudé et a développé de nombreux contacts en Palestine et à l’étranger. Fréquemment invités à l’étranger (Europe, Japon, Corée du Sud, Inde, Côte d’Ivoire, etc.) pour des expositions individuelles ou collectives et événements se heurtant sans cesse au blocus et aux décisions arbitraires de l’occupant . ElTiqa est le plus ancien collectif d’artistes contemporains dans les pays émergeants et c’est à ce titre qu’il a été invité à la Dokumenta de Kassel en 2022.

Leurs liens avec la Suisse et Genève sont entretenus depuis longtemps par l’artiste et curatrice Eliane Beytrison qui s’est rendue de nombreuses fois dans la bande de Gaza organisant avec le groupe en Suisse et à Gaza des expositions et workshops. Plusieurs publications témoignent de ces échanges. (lire « Une écriture sensible et humaine.« )

Aujourd’hui, plusieurs artistes d’ElTiqa sont en état de choc et n’arrivent pas à poursuivre leur travail dans ces conditions d’exodes répétés et de bombardements indiscriminés. D’autres, en revanche, ceux que nous exposons, continuent de travailler presque chaque jour, malgré les conditions de survie infrahumaine, après les multiples traumatismes, sans parler des séparations imposées pour celles et ceux qui ont pu quitter Gaza.

Les artistes d’ElTiqa exposé·es

  • Raed Issa, né à Gaza (El Borej) : peintures dessins
  • Sohail Salem, né à Gaza (El Shati) en 1975 : dessins peintures
  • Mohammed Al Hawajri, né en 1975 à Gaza (El Borej) : peintures dessins installations vidéos et photos
  • Dina Mattar, arrivée à Gaza enfant : peintures -> une seule œuvre depuis octobre 2023.
  • Mohamed Abusal, né à Gaza (El Borej) : peintures dessins vidéos installations.
    Son travail artistique a inspiré la pièce de théâtre « Le Métro de Gaza » d’Hervé Loichemol et le Freedom Theatre de Jénine.
  • Abdel Raouf Al Ajouri, né à Gaza (Jabalia) en 1977: peintures -> pages blanches dans cette exposition.

Liens:

> collectif ElTiqa www.eltiqa.com

> After losing everything, Gaza family of artists find safety and inspiration in the UAEThe National News 18.12.2024

> Painting in the rubble – On the art of Mohammed Al-Hawajri – Pablo Larios, Artforum 2024

> Palestinian Artist Mohammed Al-Hawajri: “I Don’t Think October 7 Will Ever Leave My Memory” – Rawaa Talass, Architecture&Design (AD) 22.09.2024

> Refusing Epistemic Violence: Guernica-Gaza and the ‘German Context’ – Hanan Toukan, Afterall10.09.2024

> America needs to hear more Palestinian voices – par Coco Picard, Artforum 02.10.2024

> Art of solidarity: global exhibitions highlight Palestinian voices – Sarvy Geranpayeh, The Art Newspaper 24.12.2024

> محمد أبو سل: روح تواقة للتجاوز – par Mahmoud Abu Hashhash, ArtZone Palestine 13.12.2024

> على أُهبة النزوح – Mohamed Abusal, al-Arabi al-jadid 15.11.2024

> محمد أبو سل.. أدوار الفنّ في المقاومة – Mahmoud Mounir, al-Arabi al-jadid 15.11.2024

> تحت النار: واقع غزة بعيون فنانيها – Sara Al-ramhi, 7iber 17.01.2024

Une expo pour faire écho

« Gaza, l’art comme poumon » et « Patrimoine en péril », entre passé et présent, ces deux expositions témoignent de la vitalité artistique et culturelle qui a traversé les siècles à Gaza. Nous ne présentons pas d’œuvres originales, le blocus total empêche leur sortie de Gaza. La précarité actuelle ne permet pas aux artistes de les conserver étant contraints à se déplacer sans cesse souvent sans abri. L’exposition est donc constituée de fac-simile à partir des fichiers digitaux publiés sur les réseaux sociaux ainsi que des textes qui les accompagnent.

La totalité représente une sorte de journal délicat et précis, une frise, d’une qualité indiscutable, fruit d’une certaine rigueur narrative se focalisant sur les évènements induisant de graves changements dans la vie de la population. Ce constat est relaté de manière indépendante par chaque artiste. Leurs oeuvres sont autant de regards posés, ancrés sur un quotidien, qu’ils partagent avec les 2.2 millions personnes enfermées et avec l’extérieur. La pratique de l’Art dans ce cas équivaut à une décision de décrire et transmettre sans filtre l’histoire vécue par leur peuple et eux-mêmes.

L’art est plus fort que la guerre.

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Une fois les coûts de cette exposition couverts, le solde ira aux artistes exposé·es.

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CH97 0900 0000 1495 2137 8
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Palestine Filmer C’est Exister – Rue des Savoises 15 – 1205 Genève – Suisse
Mention: Expo artistes

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