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du 26 au 30 novembre 2025
Genève, MEG - Grütli

Archive Édition 2014

PALESTINE, FILMER C’EST EXISTER – PFC’E s’est créé en 2012 avec l’idée de donner la place au regard, à la créativité, à l’imagination, à l’humour, aux convictions et aux espoirs des cinéastes palestinien-ne-s, de Cisjordanie, de Gaza et des pays d’exil qui les accueillent.
Et pour que le public et les réalisateurs-trices se rencontrent pour questionner, échanger, débattre de la manière dont ils/elles conçoivent le lien existant entre la création artistique et le milieu qui la féconde, entre la réalité du monde et de la Palestine.

Un fil rouge guide la programmation de cette 3ème édition 2014: Réfugiés, Exilés, Déplacés. C’est la blessure qui touche le coeur du peuple palestinien depuis l’exode forcé de 1948 – la Nakba – une souffrance qui s’est répétée avec la guerre de 1967, et qui est hélas encore d’une actualité brûlante. Ils sont aujourd’hui plus de 4 millions de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza, dans les pays voisins – Liban, Jordanie, Irak, Syrie – et dans le monde entier, à renouveler sans cesse l’exigence de la reconnaissance du droit au retour.
Où qu’ils soient, la clé de la maison perdue trône à côté du portrait d’Arafat !

Les guerres en Irak et en Syrie ont chassé encore une fois les réfugiés palestiniens, les forçant à trouver un deuxième pays d’accueil.
Cette dernière actualité s’est imposée pour définir notre fil rouge. Et PFC’E a la chance de montrer sur ce sujet, en première européenne, le dernier documentaire de Carol Mansour, Nous ne pouvons pas y aller maintenant, mon ami.

En mettant sur pied la programmation, nous avons eu la confirmation que ce thème est omniprésent dans la création cinématographique palestinienne.
Au travers des 25 autres films présentés, nous pouvons comprendre les multiples souffrances ressenties par les expulsés :
– l’exil vécu par quatre générations, qui gardent la mémoire de l’Histoire intacte, creuset de leur identité et de leur résistance.
– l’exil dans les pays voisins ou dans les Territoires Occupés : ils ont tout perdu, ils sont enfermés dans un camp d’un km2, mais dans lequel se recrée une petite Palestine, presque plus forte que la vraie Palestine. « C’est là que j’ai retrouvé ma Palestine, dans le camp de
Chatila » dit Leila Shahid.
– l’exil de ceux qui sont restés sur place – les Palestiniens d’Israël – subissant un exil administratif et culturel qui annihile leur empreinte sur cette terre.
– l’exil choisi par certains pour échapper à l’occupation, à l’impossibilité de vivre normalement, mais où la terre natale se rappelle à eux instantanément … ceux-là
ressentiront l’exil partout.

Celles et ceux qui aujourd’hui refusent d’abandonner leur maison et leurs champs face aux attaques violentes des colons ou l’enfermement du Mur, ont conscience de s’opposer à un nouvel exil, à la disparition définitive de la Palestine.
Certains films, réalisés dans des camps de réfugiés, abordent cependant aussi des thèmes universels comme la pollution environnementale, les rôles hommes/femmes, la thérapie salvatrice de l’humour.

Pour animer les débats entre public et cinéastes chers à PFC’E, nous sommes très heureux d’accueillir, pour cette 3ème édition, sept cinéastes, parmi lesquels six réalisatrices palestiniennes. Deux d’entre elles feront le long chemin depuis Gaza….Inch’allah !
Merci à Maud Pollien et Aurélie Doutre, du cinéma Spoutnik, toujours à nos côtés pour continuer l’aventure de PFC’E !

Françoise Fort – Catherine Hess – Mona Asal
Octobre 2014

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